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LE FONDATEUR, JOEL SOLER

La Fondation Magos trouve sa source d’inspiration en Éthiopie, à Axoum, lieu sacré pour les trois religions monothéistes. C’est lors de la visite du tombeau du Roi Bazen, associé au mage Balthazar, qu’une évidence s’est imposée. Mon prochain projet allait désormais être consacré à la quête de ces Rois d’Orient et à leur message, toujours vivant et ô combien nécessaire dans notre monde fracturé !

Réalisateur de films documentaires, j’ai commencé à collectionner des représentations et des objets pour illustrer une exposition, conçue comme une immersion cinématographique dans l’univers des Rois Mages. Plus de 2000 références accumulées au fil de mes pérégrinations enrichies par des dons d’artistes et de mécènes, seront présentées pour la première fois au public à Grenade fin 2023. La promesse de la Fondation Magos est de partager ces œuvres pour les générations présentes et futures mais également transmettre les valeurs portées par ces Sages : non seulement un dialogue entre cultures et religions, mais encore un rapprochement entre Orient et Occident.

La création de la Fondation Magos est le fruit d’une conviction personnelle. Celle d’une attirance pour l’Orient largement influencée par mes origines andalouses, mêlées de christianisme et d’islam, puis par mes ancêtres espagnols installés en Algérie lors de la colonisation française. L’assassinat de mon grand-père en terre d’islam, le jour de l’indépendance de l’Algérie (des centaines de chrétiens furent jetés ce jour là dans une fosse commune par leurs frères arabes dont la colère n’était que l’aboutissement de plusieurs décennies d’oppression) a certainement influencé mes réalisations.

Ayant consacré plus de 15 ans à réaliser des documentaires politiques, j’ai rencontré les personnages les plus intolérants de notre histoire contemporaine : des représentants Khmers rouges au Cambodge, des membres de la garde rapprochée d’Hitler, des leaders Hutu du Rwanda responsables du génocide des Tutsi, le guide spirituel d’Oussama Bin Laden, la veuve du général Pinochet qui m’affirmait que le massacre de communistes chiliens était une nécessité, Nexjime Hoxha, première dame du régime communiste d’Albanie qui considérait l’assassinat des religieux comme essentiel ou l’actuelle vice-présidente du Libéria, Jewel Taylor, qui estime que le sang versé durant la guerre civile était inévitable.

Que reste t-il du Traité de la Tolérance, dans lequel Voltaire affirmait : « Puisse tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes » ! La conférence du 16 novembre 2023 à l’Alhambra sera l’occasion d’écouter ce que des leaders d’opinions, modèles d’inspiration ont à nous dire et, je l’espère, ouvrir notre esprit sur des horizons plus prometteurs. Le Prix Humanitaire « Traité de la Tolérance » sera une manière pour nous tous de venir en aide à ces héroïnes et héros du quotidien qui luttent pour faire rayonner ces valeurs de Tolérance.

Une initiative personnelle ne peut être viable que si elle devient collective. Inspirons-nous des enseignements que veulent nous transmettre des Sages, en cheminant ensemble dans leurs traces.
Joel Soler est un réalisateur de films documentaires primés dont les œuvres ont été diffusées dans plus de 80 pays. Son premier film « Uncle Saddam » a obtenu les plus gros taux d’audience pour la chaîne américaine HBO/Cinemax pour les non-fictions. Il a notamment réalisé « Bin Laden : Dynasty of Terror » et « Uncle Hitler » sur la famille du Führer. Il est le créateur et réalisateur de la série de huit épisodes « Despot Housewives » sur les femmes de dictateurs. Ses sujets de films liés au terrorisme et aux dictatures lui ont valu une détention à Al-Qaïda (sud du Yemen) et une incarcération de 50 jours à Maltepe en Turquie. Résidant aux États-Unis pendant 14 ans, il bénéficia un temps d’une protection du FBI. Il a organisé aux Nations Unies à New York le 40e anniversaire de la Déclaration des droits des femmes. Durant la guerre de Yougoslavie, il a mis en oeuvre et accompagné un convoi humanitaire dans les camps de réfugiés bosniaques. Il a initié avec les prix Nobel de la Paix Jody Williams et Wangari Maathai, ainsi que la Reine Noor de Jordanie, les prix cinématographiques Cinéma Vérité.