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Ce texte, écrit par Voltaire en 1763 à l’occasion de la mort de Jean Calas, un protestant injustement accusé de la mort de son fils souhaitant se convertir au catholicisme, est plus actuel que jamais, à l’heure de son 260e anniversaire. Par ce traité, Voltaire invite à la tolérance entre les religions et prend pour cible le fanatisme religieux.
L’extrémisme idéologique ne s’est pas éteint avec le siècle des Lumières et concerne largement notre époque. Ainsi, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont encore persécutés dans diverses régions du monde pour leurs croyances, assassinés en raison de leur foi, contraints à l’exil ou à la conversion. Alors que l’Humanité est engagée à relever le défi du changement climatique, une autre crise interroge notre humanité : l’acceptation de l’Autre et de sa différence.

« Puisse cet exemple servir à inspirer aux hommes la tolérance, sans laquelle le fanatisme désolerait la terre, ou du moins l’attristerait toujours ! », conclut Voltaire dans son Traité sur la tolérance.

A PROPOS DES LAURÉATS

Le Prix Humanitaire « Traité sur la Tolérance » encourage l’engagement de celles et ceux qui inscrivent leurs pas dans ceux de Voltaire pour lutter contre l’intolérance et délivrer une leçon de courage et d’espoir. Il distinguera les actions des messagers d’espérance qui, chaque jour, veillent à rapprocher et à unir dans le respect des particularités, les individus de différentes confessions.

Il a pour vocation d’apporter son soutien à des « messagers de la paix » ou « héros du quotidien » qui interviennent dans des situations de détresse ou de conflits confessionnels. L’aide aux minorités religieuses se fera dans le cadre d’une approche humaniste et non religieuse, avec comme objectif premier le respect de la diversité culturelle. Elle se concrétisera par la distribution de produits de première nécessité par le biais d’organisations déjà implantées sur le terrain, par la reconstruction d’habitations et l’accès aux soins. Afin d’éviter tout prosélytisme, ce prix n’est pas destiné à construire ou reconstruire des lieux de culte.
Calendrier des trois religions
par Shamira Minozzi

CARTOGRAPHIE DES PERSÉCUTIONS RELIGIEUSES

La liberté de religion est garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cependant, dans de nombreux pays du monde aujourd’hui, les persécutions religieuses portent atteinte aux droits de l’homme et concernent l’ensemble des grandes religions. Cette cartographie de l’horreur est parcellaire et ne retrace pas la totalité des exactions commises à l’encontre des croyants. Il convient de souligner que l’intolérance religieuse se manifeste également à l’encontre des non-croyants ou des athées.

LES CHRÉTIENS – Les persécutions des « gardiens du berceau de la foi chrétienne en Orient » s’aggravent chaque année. S’ils étaient 20 à 25 % dans le Proche et Moyen-Orient au début du XXème siècle, ils sont aujourd’hui moins de 5%. Leur affaiblissement a presque mis fin à une longue tradition de médiation ou passerelle culturelle parfois politique entre l’Orient et l’Occident. Le christianisme est bel et bien en train de disparaître des lieux qui l’ont vu naître. Contraints pour beaucoup à l’exil, fuyant les persécutions et leurs basiliques aux coupoles effondrées, ils sont les victimes de ces « Hérode des temps contemporains ». L’ONG Portes Ouvertes estime que 1 chrétien sur 7 est fortement persécuté dans le monde. La Corée du Nord figure en tête du classement et enregistre le plus haut score jamais mesuré depuis la création de l’Index en 1993, avec un total de 98 points de persécution (le maximum étant de 100 points). L’association fait également état d’une aggravation des violences en Afrique subsaharienne depuis 30 ans. L’extrémisme islamiste, représenté par plusieurs groupes armés, gagne du terrain. Les kidnappings, raids sur les églises ou encore meurtres sont de plus en plus fréquents, notamment au Nigéria..

LES JUIFS
– Le terrorisme islamique a pris pour cible les Juifs en Europe, victimes d’odieux attentats, particulièrement en France et en Belgique. L’antisémitisme est toujours vivace. Il est incontestable que les Juifs ont pratiquement disparu de cet Orient autrefois métissé et multiconfessionnel. En Irak, leur population atteint quelques dizaines d’individus contre 120.000 au début du XXème siècle. En Iran, la présence juive y est ancienne et plus importante, mais demeure néanmoins fragile.

LES MUSULMANS – La minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie est l’objet de persécutions par des extrémistes bouddhistes. En Chine, l’internement et la torture de centaines de milliers d’hommes et de femmes sont justifiés par leur appartenance à la religion minoritaire musulmane dans la région du Xinjiang. Les persécutions de masse contre les Ouïghours s’apparentent, selon Amnesty international, à des crimes contre l’humanité. En Inde, les nationalistes hindous s’en prennent fréquemment aux Musulmans. En Occident, des actes racistes et discriminatoires frappent les Musulmans en raison de leur confession.

LES BOUDHISTES – En République populaire de Chine, selon la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH), les Bouddhistes tibétains sont fréquemment l’objet de persécutions et de disparitions forcées.

LES YÉZIDIS – Le yézidisme est une foi monothéiste fondée sur la croyance en un dieu unique. La majorité des Yézidis qui subsistent au Moyen-Orient, vivent aujourd’hui au nord de l’Irak.
Pendant le conflit syrien, la population Yézidie a été particulièrement visée par les terroristes de l’État islamique, dont plusieurs milliers ont été assassinés et sont portés disparus.